12 nov. 2013

Le clavier avec lequel j'écris ces lignes... Enfin, presque.
Je dois faire partie des dinosaures du web.

Quand j'ai commencé à surfer sur Internet, on utilisait des ordinateurs encombrants aux écrans bombés qui pesaient 10 kg et qui permettaient tout juste de télécharger quelques images et du texte en Times New Roman, ligne par ligne. On attendait plusieurs minutes pour charger une page et on trouvait cela parfaitement normal. Les souris avaient des boules qu'il fallait régulièrement dépoussiérer et des tapis en mousse qui se décollait. Les liens étaient indiqués en bleu et quand on les avait visités, ils devenaient rouges. Pour programmer la moindre page, il fallait entrer des lignes de code HTML à la main, sans se tromper avec les accents ni les balises. CSS n'était encore que le nom d'une assurance-maladie. Pour se connecter, il fallait se brancher avec un long câble de téléphone. Il n'y avait que des sons MIDI et des images .gif, et elles n'étaient pas encore animées (ce qui n'était pas si mal que ça, finalement). On créait des animations sur Hypercard qu'il n'était même pas possible de transférer en ligne, avant l'avènement de Macromedia Shockwave. Les adresses email étaient composées de chiffres. Mosaic, puis Netscape, était le seul navigateur disponible et pour l'installer il fallait entrer des commandes sur MS-DOS. Il n'y avait pas de cybercafés, il fallait squatter le bureau d'un employé (privilégié) d'une université. On enregistrait nos données, qu'on ne téléchargeait pas, sur des disquettes avec des petites fenêtres métalliques qu'il ne fallait pas ouvrir. On appelait internet "les autoroutes de l'information" ou "World Wide Web" pour faire moderne, mais il n'y avait même pas de moteur de recherche, il fallait savoir exactement où se rendre : pas encore d'AltaVista, d'ICQ, de Yahoo, ni d'AOL, qui pourtant sont devenus totalement ringards, voire même des vestiges archéologiques aujourd'hui, pour certains.

Tout cela pour expliquer que quelque temps plus tard, en 1996, j'ai commencé à écrire (sur un Powerbook 180) une histoire de quelques centaines de pages avec une fille d'à peu près mon âge, qui s'appelait Claire-Éloïse. (Inutile de chercher, ce texte n'a jamais été publié.) J'avais choisi ce prénom composé français bien vieillot pour mon personnage principal, parce qu'à l'époque je trouvais que la France, du côté de Paris XVIème, était le plus bel endroit du monde. Elle ne me ressemblait pas et je ne m'identifiais pas non plus à elle, mais quand il a fallu choisir un pseudo pour participer aux premiers balbutiements du Web 2.0 et s'inscrire sur Hotmail, qui n'appartenait pas encore à Microsoft et qui ne s'appelait pas encore Outlook, "Klerelo" s'est imposé. Rien à voir avec de l'eau claire ou un classement de tournois d'échecs.

Et voilà, vous savez maintenant quelle est l'origine de "Klerelo". Je dois être un peu nostalgique du temps passé, entre nous soit dit.

PS : Klerelo est une marque déposée en Suisse depuis le 13 janvier 2015, en raison d'une déformation professionnelle. Parce qu'en plus d'être une maman geekette doublée d'une collectionneuse de Playmobil, je suis aussi juriste en propriété intellectuelle.
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