La couverture du roman, jaune et bleue évidemment (© Le Dilettante) |
Que dire de ce roman totalement déjanté ? Qu'il avait tout pour me plaire, mais qu'il m'a passablement déçue. Cela ressemble à un jugement bien péremptoire, mais c'est la réalité.
Je suis une adepte inconditionnelle des romans de Pennac (Au bonheur des ogres, La Fée Carabine...), Paasilina (La Forêt des renards pendus, Le Bestial Serviteur du pasteur Huuskonen...) et Benacquista (Quelqu'un d'autre, Malavita...). Bref, j'aime l'humour dans les romans, j'aime lorsqu'il est abracadabrantesque, lorsqu'il se chevauche avec des éléments de la réalité du quotidien, lorsqu'il met en avant des personnages truculents à défaut d'être toujours subtils. Dans les romans avec titre à rallonge, j'ai d'ailleurs beaucoup aimé Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire (Jonasson) et Les Fabuleuses Aventures d'un Indien malchanceux qui devint milliardaire (Swarup), des best-sellers que je peux me vanter d'avoir découverts avant qu'ils ne le deviennent.
Mais, dans ce roman de Puértolas, le bouchon est poussé trop loin, d'emblée. On sent l'influence des maîtres de l'écriture scandinave, pas seulement dans le titre qui cite l'incontournable maison d'ameublement suédoise, mais le trait est grossier. Rien que la première phrase me semble révélatrice de la suite : "Le premier mot que prononça l'Indien Ajatashatru Lavash Patel en arrivant en France fut un mot suédois. Un comble !".
Mais, dans ce roman de Puértolas, le bouchon est poussé trop loin, d'emblée. On sent l'influence des maîtres de l'écriture scandinave, pas seulement dans le titre qui cite l'incontournable maison d'ameublement suédoise, mais le trait est grossier. Rien que la première phrase me semble révélatrice de la suite : "Le premier mot que prononça l'Indien Ajatashatru Lavash Patel en arrivant en France fut un mot suédois. Un comble !".
Le roman est truffé de jeux de mots assez puérils, qui auraient pu être pétillants mais qui ressemblent plus à des grosses bulles malodorantes et de caricatures tellement ridicules que l'on se demande si ce n'est pas plutôt du lecteur que l'on se moque. Les récits s'imbriquent les uns dans les autres, plus particulièrement celui du fakir arrivé en France, qui prend le taxi d'un gitan pas très fiable, et qui finit par rencontrer l'amour. Forcément, le fakir "avait prononcé le vœu de chasteté et fait le choix d'une diète alimentaire équilibrée à base de clous bio et autres vis" (p. 28), et quand il croise un Italien, celui-ci "parl[e] fort et en brassant de l'air f[ai]t voler une minuscule particule de poussière dans l’œil vert d['une] belle actrice" (p. 103). Juste deux exemples tirés totalement au hasard.
Ce livre s'inscrit dans une tendance, mais à vouloir en faire trop, il ne séduit plus, il fait grincer des dents et ennuie. C'est comme un clown qui, pour faire rire, se mettait à exécuter des pitreries, puis des grimaces de plus en plus exagérées, jusqu'à inspirer de la tristesse et de la pitié. C'est dommage, mais peut-être que ce titre tiré par les cheveux était une préfiguration du contenu et que j'aurais dû me douter qu'il ne pouvait pas me plaire. Pour moi, ce livre n'est plus vraiment drôle, mais ennuyeux et passe à côté du joyeux divertissement foutraque qu'il devrait être. C'est la première fois depuis longtemps que j'ai mis autant de jours pour terminer un récit de moins de 250 pages. D'ailleurs, sa brièveté est une de ses qualités, et pas des moindres...
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