11 mars 2014


Ingénieures. Non, il n'y a pas de faute de frappe. Les femmes aussi font de bonnes ingénieures et ont de la suite dans les idées dans le domaine des sciences et techniques. Elles n'ont pas toutes envie de rester à la maison pour pouponner ou se faire de jolis ongles, ni envie de passer leur carrière professionnelle à soigner des bobos, coiffer les gens, servir des plateaux-repas dans les avions ou enseigner l'alphabet en se faisant appeler "maîtresse". En fait, s'il n'y a pas beaucoup de femmes ingénieures par ici, c'est parce qu'il existe un biais dans l'éducation des enfants, et cela commence par les jouets qu'on leur propose dès la petite enfance.

Il y a une sorte de conditionnement culturel dès les premières années de la vie, voire même dès la naissance, qui implique que l'on offre certains jouets à des filles, mais pas tellement ceux qui leur permettent de développer des compétences dans le domaine de la construction, de la mécanique ou de la robotique. Depuis toutes petites, les filles sont habituées à être enveloppées dans un univers tendre et plein de douceur, en rose, mauve et violet, où tout est "mignon" et arrondi, et où on ne leur demande pas de résoudre des problèmes, mais de raconter des histoires, de s'imaginer en princesses à attendre leur prince charmant, de se pomponner et de cajoler des petits animaux ou des bébés qui font pipi tous seul.

Les filles ne partent pas à l'aventure, ne combattent pas les méchants ni les dinosaures, ne construisent pas des châteaux forts, ne conduisent pas des engins de chantier, n'élaborent pas des circuits électriques ni des substances chimiques explosives et ne parquent pas de petites voitures dans les garages. En fait, les filles restent à la maison pour préparer des gâteaux, laver les cheveux des enfants et arroser le jardin.

Je ne sais pas pour vous, mais moi, ça m'agace de me balader dans certains magasins de jouets (King Jouet, par exemple) où les jouets "pour garçons" (les jeux de construction, les super-héros, les établis, les boîtes d'expérimentation, les voitures, les circuits de petits trains...) sont rassemblés dans un coin, et les jouets "pour filles" (les poupées, les têtes à coiffer, les cuisinettes, les sets de maquillage et d'enfilage de perles, les aspirateurs et maisons de poupées...), dans un autre. Il y a bien sûr, au milieu, des jouets qui n'affichent pas leur genre aussi clairement. Mais, pourquoi les jouets ne pourraient-ils pas être tous mixtes ? C'est-à-dire, destinés aussi bien aux filles qu'aux garçons ? Et pourquoi les jouets pour filles sont-ils si peu ambitieux ?

Apparemment, je ne suis pas la seule à penser que la situation doit changer.

Debbie Sterling, ingénieure en mécanique, diplômée de Stanford, aux États-Unis, a lancé en 2012, grâce à un projet sur Kickstarter, GoldieBlox pour encourager les filles à s'intéresser à la mécanique et aux jeux de construction. Les filles aussi savent innover. Pour les attirer, ses produits sont roses, mauves et violets (mais pas trop quand même). Tous sont accompagnés de livres contenant des histoires qui invitent à relever différents défis. Les personnages sont mignons, joliment illustrés, avec plein de détails. Et ainsi, ces jouets ont une chance d'être présentés dans les rayons des jouets "pour filles" des magasins de jouets !

Cette marque n'est pas encore très connue, mais elle est déjà distribuée chez Target et Toys R' Us aux États-Unis, ce qui est un bon début. Les sets coûtent USD 20.-- environ. Espérons qu'elle arrive en Europe bientôt... (même si je n'ai pas de fille).

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