Apprendre le coréen tout(e) seul(e) à la maison, c'est possible ?

La réponse est oui, il est possible d'apprendre le coréen par soi-même, sans professeur. De toute manière, je n'ai pas le choix, il n'existe aucune école de langue qui enseigne le coréen dans la région, même pas d'enseignant qui donnerait des cours particuliers à domicile ou ailleurs. Il est possible d'apprendre, même en parfaite dilettante, en travaillant à plein temps, sans suivre de cours donc, et surtout avec deux enfants en bas âge qui demandent beaucoup d'énergie et de temps (ceux qui disent le contraire vous mentent).

Mais, pourquoi apprendre le coréen ? Parce que pour ma part, j'ai déjà appris le chinois (beaucoup) et le japonais (un tout petit peu), et que la culture coréenne m'intéresse beaucoup, gavée que je suis depuis plusieurs années aux dramas, sans parler du fait que c'est une économie en plein essor.

Comme vous l'imaginez, il y a différents moyens d'apprendre seul le coréen, comme toute autre langue étrangère :

A) Les livres

Quelques livres de coréen de ma bibliothèque...

J'ai beau être un peu geekette et vivre avec mon iPad comme une extension de mon corps, l'étude d'une langue avec un bon vieux manuel en papier reste ma méthode de prédilection, car elle permet de mieux se concentrer, tout en se rendant mieux compte de sa progression. Il y a des livres de grammaire, de vocabulaire... On peut sortir son livre n'importe quand, même quand on n'a que 5 minutes devant soi. On peut l'annoter, remplir des pages d'exercices, feuilleter l'ouvrage pour retrouver la règle que l'on a oubliée. Moins il reste de pages à parcourir, plus on sait que l'on avance. Alors oui, c'est une méthode qui peut paraître ringarde et fastidieuse, mais il est nécessaire d'apprendre à lire et écrire pour mieux comprendre la grammaire et la logique d'une nouvelle langue. L'inconvénient du livre c'est qu'il ne permet pas d'apprendre à parler, trouver le bon accent et comprendre une conversation, et que selon les livres, cela peut être encombrant, lourd à transporter. Mais, quasiment tous les livres comportent aujourd'hui un support audio, .MP3 ou sur CD, qui permet de se familiariser l'oreille avec la musique de la langue coréenne.

Toutefois, pour le coréen, l'inconvénient supplémentaire c'est que pratiquement tous les manuels valables sont en anglais, parce que les anglophones sont nettement plus nombreux à s'intéresser à l'apprentissage de cette langue, du fait d'une très grande communauté coréenne aux États-Unis. En langue française, c'est quasiment le désert (et il est aride).

B) Les logiciels pour Mac / PC et les apps iOS et Android

Rosetta Stone et ses images toutes faites

Il y en a pas mal également, mais la plupart sont très superficiels et ne couvrent que l'équivalent de ces petits livres qu'on lit en montant dans un avion pour préparer ses vacances dans le pays en question. Autant dire que l'on n'en a souvent pas du tout pour son argent. Parmi les principaux logiciels, on notera évidemment Rosetta Stone, censé fonctionner par immersion naturelle. On dénombre un très grand nombre d'app iOS et Android nullissimes, avec des achats intégrés qui n'apportent strictement rien, bourrés de fautes, avec des robots parlants ou des listes de phrases toutes faites écrites en phonétique approximative. Heureusement, quelques applications sauvent la mise, comme l'app Korean de la série Living Language, qui se base sur les livres du même éditeur.

C) Les cours sur internet

TalkToMeInKorean.com - un must

Il existe des sites spécialisés dans l'enseignement à distance du coréen, avec des tuteurs avec lesquels on peut interagir en direct, mais aussi des sites qui présentent des cours sous forme de textes, vidéos et podcasts, contre paiement (Korean Class 101 par exemple) ou gratuitement, comme Talk To Me in Korean, dont j'ai déjà parlé ici, et qui est selon moi la référence ultime en matière d'enseignement du coréen en ligne. Ce site est animé par de jeunes bénévoles, des enseignants coréens de Corée super motivés, qui l'alimentent tous les jours de contenu supplémentaire, et tout est accessible gratuitement. Comme j'en ai déjà parlé, je ne m'étendrai pas dessus.

D) Les dramas, les films, les cartes-mémoire (flash), la radio...

Dramafever, dramas à gogo

Évidemment, ce n'est pas en regardant quinze fois de suite Full House ou City Hunter que l'on va se mettre à parler couramment le coréen, mais ça aide beaucoup. Les films doivent produire le même effet. C'est d'ailleurs en regardant Full House que j'ai appris les mots "trois", "ours", "bébé", "papa", etc. et d'autres séries que je me suis familiarisée avec plein d'autres, que je n'aurais jamais appris autrement. Même si les dramas ne sont pas forcément un reflet fidèle du langage courant, ils permettent vraiment de se former l'oreille et d'assimiler des expressions simples. Maintenant, même sans sous-titres, j'arrive à comprendre presque 30% du contenu, rien qu'en m'aidant du contexte, de la tonalité de la voix et des mots que j'ai déjà entendus (ou appris)...

On ajoutera les cartes-mémoire (éditions Tuttle, par exemple), qui sont assez attrayantes pour acquérir un vocabulaire rudimentaire avec des exemples et des illustrations pour les personnes à mémoire plus visuelle, et l'écoute de la radio en coréen, maintenant qu'internet nous permet d'accéder à toutes les stations du monde.

Je vais donc consacrer mes prochains articles à vous présenter plus en détail les manuels et méthodes que j'ai essayés, pour que vous puissiez faire le bon choix (et éviter ces livres tous pourris que l'on vous vend comme la poudre de perlimpinpin).